Aromathérapie
L’aromathérapie est l’utilisation des huiles essentielles dans un but préventif, curatif ou de mieux-être. Elle a une visée thérapeutique lorsqu’elle a pour objectif de traiter un symptôme précis, qu’il soit d’ordre physique ou psycho-émotionnel, mais elle peut également permettre d’accéder à la sérénité et à la détente.
Les huiles essentielles possèdent mille et une vertus. En latin et en grec, « aroma » signifie « arôme, aromate » et « therapeia » signifie « soin, cure ». Nous parlons donc bien de l’usage thérapeutique (médical) des extraits aromatiques de plantes.
D’où provient l’huile essentielle ?L’huile essentielle est issue d’une plante aromatique par un procédé de distillation à la vapeur d’eau. Les molécules aromatiques volatiles des huiles essentielles ainsi obtenues leur confèrent des bienfaits à la fois sur le plan de la santé mais également sur le plan psychique et émotionnel. On parle ainsi d’aromathérapie : la thérapie par les huiles essentielles.
Le processus de distillation s’effectue dans un alambic. Les végétaux sont disposés sur un plateau « percé » situé au-dessus d’une eau chauffée et portée à ébullition. Ainsi, le végétal libère ses essences aromatiques qui sont récoltées dans une cuve (le décanteur).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Plusieurs parties de la plante peuvent être distillées : le bois, la feuille, la branche, la racine, la tige, l’écorce, le zeste, la fleur….
Les bienfaits de l’huile essentielle et de l’essence sont fonction de sa composition chimique. Or celle-ci dépend des conditions de production et de récolte : la nature du sol, l’altitude, le climat (niveau d’ensoleillement, quantité de pluie, température), la distillation.
Comment sélectionner une huile essentielle de qualité ?Les conditions de production vont directement influer sur la qualité des huiles essentielles et des essences. C’est pourquoi le choix d’une huile essentielle est une étape primordiale pour s’assurer des vertus thérapeutiques du produit.
En premier lieu, privilégier une production artisanale plutôt qu’industrielle. Cette dernière augmente le niveau de pression de la distillation afin de diminuer le temps de production. Les molécules biochimiques sont ainsi, pour partie, détériorées. Or, elles garantissent les vertus thérapeutiques des huiles essentielles.
En second lieu, faire le choix du Bio (huile essentielle issue d’une production biologique) garantit, dans la majorité des cas, un respect du mode de production, sans engrais ni pesticide. Ces composés ne se retrouveront donc pas sur votre peau ou dans vos poumons. Il est cependant important de préciser que nombre de petits producteurs de qualité n’ont pas les moyens financiers de proposer des huiles essentielles bio. Ceux-ci offrent alors des produits de qualité non estampillés bio. De plus, certaines huiles essentielles ne pourront jamais être certifiées bio car elles sont cueillies à l’état sauvage et non cultivées. A l’inverse, une plante dite « sauvage » n’est pas nécessairement de qualité (certaines bordent les autoroutes par exemple).
La mention « 100% naturelle » n’équivaut pas à une production certifiée biologique. Elle signifie simplement que les huiles essentielles ne sont ni diluées ni modifiées. En revanche, l’encadrement législatif sur le terme « naturel » oblige simplement à ce que le produit contienne moins de 30% de molécules de synthèse.
La mention « 100% pure » : signifie que l’huile essentielle n’est ni diluée ni coupée avec un autre composant ou une autre huile essentielle.
La mention « complète » ou « entière » signifie que la plante a été distillée suffisamment longtemps pour récupérer l’ensemble de ses molécules aromatiques.
Fiez-vous à l’étiquetage du flacon de l’huile essentielleVérifiez le type de produit : s’il s’agit d’une huile essentielle, d’une essence, d’une absolue (produite par le procédé d’enfleurage) ou d’un hydrolat (eau florale).
Regardez la partie de la plante dont on a extrait l’essence (partie distillée) : la racine, les feuilles, etc… La plante produit des molécules distinctes selon ses organes, par conséquent les huiles essentielles qui en sont extraites offrent des caractéristiques différentes.
Fiez-vous au nom latin (ou nom botanique) de l’huile essentielle, il est le seul repère valable quant à la plante distillée. C’est ce qui vous permet de ne pas confondre par exemple : le Cèdre de l’Atlas « Cedrus atlantica », et le Cèdre de Virginie « Juniperus Virginiana ». Ces deux huiles essentielles ne sont pas de la même famille botanique, n’ont pas les mêmes vertus thérapeutiques et leur nom commun peut varier d’un producteur à l’autre.
Prenez connaissance de la composition biochimique de l’huile essentielle, et plus particulièrement, si cela s'y prête, de son chémotype, qui permet de différencier les propriétés d'huiles essentielles issues d’une même plante qui vit dans des conditions différentes. Ainsi, une plante peut donner des molécules différentes, aux propriétés également différentes.
Par exemple :Le thym est l’huile essentielle par excellence sujette à erreurs. La plupart du temps, le seul nom commun inscrit est : Thym. Ce qui ne donne aucune indication quant à la plante qui a été distillée et donc quant à ses qualités thérapeutiques, ses modes d’utilisation et son niveau de toxicité. Or, il existe près de 400 espèces de Thyms !
Dans le cas du Thym vulgaire, il convient de regarder le nom latin qui comprend :
- Le genre : Thymus
- L’espèce : Vulgaris
- Ainsi que le chémotype :
CT Linalol : Thym vulgaire à Linalol (possède de 60 à 80 % de Linalol) : antispasmodique, bactéricide. Ne présente aucune toxicité.
CT Thymol: Thym vulgaire à Thymol (possède 45 % de Thymol) : anti infectieuse et immuno-stimulante. Peut être toxique pour le foie à dose élevée et/ou répétée, dermocaustique. Elle est strictement contre-indiquée aux femmes enceintes et aux enfants.
CT Thymol: Thym vulgaire à Thymol (possède 45 % de Thymol) : anti infectieuse et immuno-stimulante. Peut être toxique pour le foie à dose élevée et/ou répétée, dermocaustique. Elle est strictement contre-indiquée aux femmes enceintes et aux enfants.
Quelle différence entre huile essentielle et essence ?Deux méthodes d’extraction :
L’essence est issue des agrumes (Citron, Orange, Pamplemousse, Bergamote, Clémentine …) et est obtenue par un procédé d’expression à froid (extraction des particules de zestes), tandis que l’huile essentielle est obtenue par distillation à la vapeur d’eau. L’essence de Pamplemousse par exemple est issue de son zeste.
L’essence : des précautions d’emplois supplémentaires :
Il est important de préciser que les essences d’agrumes sont photo-sensibilisantes et peuvent provoquer des réactions cutanées. Nous vous recommandons d’éviter toute exposition au soleil après une application cutanée.
En outre, elles ont un temps de conservation plus réduit (autour de 2 ans), aussi est-il préférable de les stocker au frais.
Précautions d’emploi Respecter le dosage des huiles essentielles
Les huiles essentielles et les essences sont composées à 100 % de principes actifs qui leur confèrent un pouvoir thérapeutique élevé.
Il convient donc de suivre les conseils d’un spécialiste avant l’utilisation de toute huile essentielle, en respectant la posologie et la durée.
Autres règles d’or quant à l’utilisation des huiles essentielles :
- S’assurer de l’utilisation sans danger chez les enfants et les femmes enceintes et allaitantes, en prenant conseil auprès d’un aromathérapeute ;
- Ne pas appliquer les huiles essentielles sur les muqueuses : oreilles, nez, yeux, et ne pas les avaler, sauf avis médical avisé
- Ne pas s’exposer au soleil avec une essence d’agrume et certaines huiles essentielles qui contiennent des Furocoumarines ;
- Dans le bain, bien mélanger au préalable l’huile essentielle à une base neutre (savon, shampoing…). L’huile essentielle ne se mélange pas à l’eau ;
- Se laver les mains après toute utilisation ;
- Conserver les huiles essentielles hors de portée des enfants et des animaux.
Précautions d’emploi en cas d’application cutanée :
Deux précautions doivent être prises en compte dans le cadre d’une application cutanée :
- Réaliser un test sur le pli intérieur du coude afin de s’assurer de l’absence de réaction cutanée allergique, avant toute utilisation d’une nouvelle huile essentielle ;
- Mélanger l’huile essentielle à une huile végétale.
Une huile essentielle de qualité, c’est aussi une huile essentielle bien conservée :
- Fermer les flacons après usage ;
- Garder les flacons à l’abri de la lumière et de la chaleur ;
- Conserver au frais les essences d’agrumes (Citron, Orange etc) et maximum 2 ans après leur date de fabrication
Attention aussi aux allergies et aux contre-indications selon les pathologies et les médicamentsQuelle est l’histoire de l’aromathérapie ?C’est à René-Maurice Gattefossé que l’on doit le mot « aromathérapie ». La légende dit qu’il découvrit les propriétés calmantes, antiseptiques et cicatrisantes de l’huile essentielle de Lavande en badigeonnant sa main gangrénée suite à une brulure grave. Mais cette version est discutée.
Quoiqu’il en soit, avant lui, aromathérapie et phytothérapie étaient traitées sur le même terrain.
Il semble que la distillation était employée en Egypte et en Grèce, et avec moins de certitude en Chine et en Inde. Mais c’est à Jabir Ibn Hayyan, médecin alchimiste persan que nous devons l’invention de l’alambic au Xème siècle. Et c’est le savant Avicenne qui inventa l’alambic qui se rapproche de celui que nous connaissons aujourd’hui.
Après une évolution progressive de la recherche, les principes actifs des molécules sont classifiés à partir du XIXème siècle.
Dans les années 60, le Docteur Jean Valnet, chirurgien français, reprit le flambeau de René-Maurice Gattefossé. Il communiqua sa passion de la phytothérapie et de l’aromathérapie en enseignant et en organisant des conférences.
Entre 1971 et 1981, le Docteur Valnet fonda des organisations destinées à enrichir les recherches scientifiques et à enseigner ce savoir aux praticiens. Il rédigea de nombreux ouvrages sur le sujet afin de faire connaître au grand public l’aromathérapie. Il créa ses propres compositions aromatiques et démultiplia les études sur les propriétés anti-infectieuses et anti-antibiotiques des huiles essentielles. Ce qui donna naissance au terme de « aromatogramme » pour désigner l’action antibiotique d’une huile essentielle, terme inventé par le Dr Maurice Girault en 1971.
Les Docteurs Daniel Pénoël et Pierre Franchomme, quant à eux, introduisirent les notions d'aromathérapie scientifique et de chémotype (type chimique) qui permirent dès lors de rapprocher les propriétés thérapeutiques des huiles essentielles des molécules les composant.